mardi 9 février 2010

II. 1. Le cinéma se transforme en industrie.

Dès son accession, le cinéma révèle à ses premiers producteurs son potentiel commercial. Exploité dans les foires, il constitue rapidement une « attraction » particulièrement appréciée. Ainsi Charles Pathé, qui fabrique des courts métrages destinés à ce type de projection, ressent la nécessité de tirer en plusieurs exemplaires chacun de ses petits films et devant l’insuffisance du nombre des copies, il lui vient l’idée de ne plus vendre les films aux exploitants, mais de les leur louer. Une révolution qui va faire fortune. Dès lors, les bases de l'industrie cinématographique apparaissent.

C'est en 1909 que le Congrès international des producteurs et distributeurs adopte le 35 mm (inventé par Edison), il met donc fin à la multiplicité de formats ainsi que d'appareils de projection sur le marché.
Léon Gaumont (1864-1946), après avoir participé à l’aventure du bioscope et du chronophonographe, deux des innombrables ancêtres du cinématographe, crée à la fois une société de production et un circuit de salles dont le plus beau fleuron sera le Gaumont Palace (créé en 1911), situé à Paris et qui sera le plus grand cinéma d’Europe avec ses 6000 places, son orgue et son gigantesque foyer.
Le cinéma de "foire" est révolu, les pionniers sont désuets. Le cinéma est un art, mais devient également une industrie.

Au sortir de la Première Guerre mondiale, le cinéma américain envahi les écrans français, ce qui fragilise les empires industriels Pathé et Gaumont.
Les Etats-Uni conquièrent le marché mondial et assurent définitivement leur puissance financière notamment grâce au succès des premiers Chaplin. Le cinéma américain est celui qui a le plus profondément façonné le cinéma au cours de son premier siècle, tant au niveau des contenus et des techniques qu'au niveau économique et culturel.
Hollywood, village de la banlieue de Los Angeles, où l'on a transformé des granges en studios, devient, dès 1914, le centre du cinéma américain. La majeure partie des programmes audiovisuels américains, ainsi que télévisuels y sont produit.
En 1935, 8 compagnies se partagent le marché du cinéma au Etats-Unis. Il y a les grandes, appelées les Majors : RKO, Metro-Goldwyn-Mayer, Paramount, Warner Bros et Twenthieth-Century-Fox, et les Minors : Universal, Columbia et United Artists. Ces compagnies possèdent leurs propres studios, techniciens et stars. La guerre est en permanence déclarée entre elles.
Désormais le producteur est soutenu par les milieux financiers de Wall Street, qui "dirige" le film. Le cinéma n'a pas été touché par la crise de 1929, ainsi les films sont l'opium du peuple...

La critique américaine Pauline Kael résuma en 1968 le style des films hollywoodiens par la formule devenue célèbre : « Kiss Kiss Bang Bang ». Aussi brève que soit la formule, elle traduit l'importance de l'action qui caractérise cette production, notamment l'importance des aspects techniques, la qualité des techniciens, la maîtrise technologique, qui ont fait et font ce cinéma : le scénario, la mise en scène, les images, le montage, la musique, le son et les effets spéciaux.
Mais le cinéma américain est également une industrie puissante et très structurée, dans laquelle le marketing et le financement sont toujours aux premiers rangs des critères de décision. Il s'inscrit également au sein du secteur du divertissement audiovisuel devenu le premier poste des revenus de l'économie des États-Unis à l'étranger. Les films produits aux États-Unis sont par exemple en Europe ceux qui réalisent la majorité des entrées en salle (62,5% des entrées).
Le cinéma hollywoodien est considéré comme le premier agent de diffusion de la culture américaine à l'étranger (conjointement avec les séries télévisées).

On peut citer l'exemple phare : Le Titanic qui est l'un des plus grands succès de l'histoire du cinéma avec onze oscars reçu en 1998. Il égale ainsi le record historique de Ben Hur et fut le plus grand succès mondial jusqu'en 2010 depuis battu par Avatar du même réalisateur. Titanic a été à sa sortie le film le plus cher jamais produit, avec des coûts avérés d'au moins 200 millions de dollars. Ce film est 1er au rang mondial des films les plus vu en box office, néanmoins aux Etats Unis il est au deuxième rang derrière Avatar.
Par ailleurs Hollywood est en rivalité avec le monde entier notamment le cinéma de Bombay (désormais appeléé Mumbai) qu'on surnomme Bollywood. Avec 1200 films par an et plus d'un million de personnes qui travaillent dans le cinéma indien, Bollywood possède un réel potentiel.



[...] ==> tableau sur l'évolution des coûts des entrées au cinéma.

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